Le mur est rose foncé. Et sur la table de même couleur, des objets qui évoquent la chambre d’une jeune femme, comme : un casque audio, un sachet de chips, du lait dans une tasse ou une poupée de chien tricoté avec des perles de verre. Bien que constitué principalement d’éléments kitch, le dispositif rappelle la nature morte classique. Il a été installé au cœur de la forêt de Fontainebleau. Rien ne l’indique sauf les arbres de la forêt reflétés sur le miroir posé au centre de la scène. Entre chacune des douze pièces, toutes prises en continu avec le même dispositif, la portion de feuillage reflétée par le miroir, le « paysages forestier », constitue la seule différence d’une pièce à l’autre, ce qui a été obtenu en modifiant légèrement l’angle du miroir au fur et à mesure d’une prise de vue sur l’autre. À première vue, ces photos semblent toutes identiques, mais en réalité, le miroir, en changeant d’angle comme un radar, constitue une séquence qui rapporte la situation du monde extérieur.
En effet sur ces photos, tout est représenté : la scène figure à 360 degrés, aussi bien le côté photographié que le côté qui photographie. La flèche et les lettres taguées sur le mur intègrent les caractères chinois signifiant « éternité ». Elles font allusion au « retour éternel », concept nietzschéen selon lequel le même instant se réitère indéfiniment sur un axe temporel illimité.