Maison Européenne de la photographie, Paris
Expositions personnelles, 15/4-14/6/2015
Yuki Onodera, Décalages
Née à Tokyo en 1962, installée à Paris depuis 1993, Yuki Onodera se fait rapidement remarquer avec sa série Portraits de fripes (1994-1997), des photographies de vêtements d’occasion, achetés lors d’une exposition-vente de Christian Boltanski, froissés et abandonnés, symboles de la mort. Elle les photographie simplement, en noir et blanc devant sa fenêtre, flottant dans le ciel, comme si elle leur redonnait vie.
Depuis, Yuki Onodera s’empare d’objets banals et concrets (visages, maisons, voitures, oiseaux, insectes…) pour révéler un monde intérieur poétique et singulier.
Ses images—portraits fantomatiques, objets en lévitation, architectures réduites aux halos lumineux—semblent irréelles, évanescentes, mais sont également le résultat d’un processus physique complexe. Avant de faire des tirages, qu’elle réalise elle-même, l’artiste manipule ses images à travers des collages et des superpositions, déroutant ainsi le regard du spectateur.
“Chaque photographie est le résultat de déformations et de petits décalages volontaires qui s’insèrent dans le circuit de l’information, écrit Evence Verdier.
“La photographie lui sert à débusquer sous le réel une vérité qui est la sienne, pleine de poésie et de charme. Elle n’enregistre pas le visible, elle le crée, ou plutôt, elle invente du visible avec de la lumière. Elle va ainsi à l’essentiel, travaillant la photographie comme construction d’une autre réalité”.
Dans cette exposition, elle présente des œuvres issues de trois séries : Transvest (2002-2009), Eleventh Finger (2006-2014) ainsi qu’un travail inédit, Muybridge’s Twist (2014-2015).
Muybridge’s Twist, Transvest, Le onzième doigt