Plus bas qu’Orphée, I. A la poursuite du disparu
2006, Tirage argentique sur papier baryté, 147 x 120cm
Série inspirée par une affaire de disparition mystérieuse dans un hôtel en Europe lue dans le journal. Le thème de cette série est celui d’un déplacement spatio-temporel, mais à la différence de la série « RomaRoma », il y a cette fois croisement avec un second récit mêlé de réalité et de fiction, établi par l’artiste : deux ans et demi après le fait-divers relaté par l’article, Onodera visite la chambre où l’affaire s’est produite et cherche à élucider le mystère en imaginant la personne disparue. Elle parvient à une supposition extravagante : la personne disparue s’est transportée à la verticale de la chambre, sous terre, c’est-à-dire aux antipodes. Sa supposition est étayée par une légende enregistrée dans le journal de bord d’un explorateur au 18ème siècle, transcription du témoignage d’un chef Maori de l’époque. Selon cette légende, en 1726 soit 280 ans avant l’affaire de la disparition, un prophète, venant du monde souterrain, avait annoncé l’arrivée des Occidentaux aux habitants de l’île. L’île en question, à savoir l’île Nord de Nouvelle-Zélande est située très exactement à 12 700 kilomètres sous la chambre d’hôtel.
Ayant pris conscience de ce fait, l’artiste prend alors, dans un premier temps, à 40°25’51” de latitude Nord/3°42’28” de longitude Ouest, des photos de l’intérieur de la chambre d’hôtel en plongée (I- A la poursuite du disparu), puis, en second lieu, se déplace à 40°25’51” de latitude Sud/176°17’32” de longitude Est, et prend des polaroids du paysage (II- Mystérieuse distance). Les polaroids sont contrecollés sur carton, et les coordonnées du lieu sont inscrites dans un style typographique du 18ème siècle. De même, les coordonnées géographiques sont imprimées par photogramme sur les tirages grand format de l’intérieur de la chambre d’hôtel.